|
|
|
|
|
|
|
|
Donne, effaçant d'un coup
des siècles d'avanie,
A cette vrai' merveille un
joli nom chrétien.
En attendant, madame, il
semblerait dommage,
Et vos adorateurs en seraient
tous peinés,
D'aller perdre de vu' que,
pour lui rendre hommage,
Il est d'autres moyens et
que je les connais,
Et que je les connais.
|
Retour disque 11
Accueil
Liste disques
|
|
Le
blason
Ayant avecques lui toujours
fait bon ménage,
J'eusse aimé célébrer, sans
être inconvenant
Tendre corps féminin, ton
plus bel apanage,
Que tous ceux qui l'ont vu
disent hallucinant.
|
Ç'eût été mon ultime chant,
mon chant du cygne,
Mon dernier billet doux,
mon message d'adieu.
Or, malheureusement les
mots qui le désignent
Le disputent à l'exécrable,
à l'odieux.
C'est la grande pitié de la
langue française,
C'est son talon d'Achille
et c'est son déshonneur,
|
De n'offrir que des mots
entachés de bassesse
A cette incomparable
instrument de bonheur.
Alors que tant de fleurs
ont des noms poétiques,
Tendre corps féminin,
c'est fort malencontreux
Que ta fleur la plus douce
et la plus érotique
Et la plus enivrante en ait
un si scabreux.
|
Mais le pire de tous est
un petit vocable
De trois lettres, pas plus,
familier, coutumier,
Il est inexplicable, il est
irrévocable,
Honte à celui-là qui
l'employa le premier.
Honte à celui-là qui, par
dépit, par gageure,
Dota de même terme, en
son fiel venimeux,
|
Ce grand ami de l'homme
et la cinglante injure,
Celui-là, c'est probable en
était un fameux.
Misogyne à coup sûr, asexué
sans doute,
Au charme de Vénus
absolument rétif,
Etait ce bougre qui, toute
honte bu', toute,
Fit ce rapprochement,
d'ailleurs intempestif.
|
La male peste soit de
cette homonymie!
C'est injuste, madame,
et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de
votre anatomie
Porte le même nom
qu'une foule de gens.
Fasse le ciel qu'un jour,
dans un trait de génie,
Un poète inspiré, que
Pégase soutient,
|
|